Vingt hectares en feu au Maïdo

Un important incendie, quelques kilomètres en aval du point de vue sur Mafate, au Maïdo, mobilise les pompiers depuis hier en fin de matinée. La présence de deux foyers distincts ouvre l’hypothèse d’un acte criminel. Une trentaine de randonneurs ont été évacués par hélicoptère dans l’après-midi.

Belle frayeur hier pour 35 randonneurs arpentant le sentier du Grand Bénare. Partis tôt dans la matinée depuis le parking du point de vue du Maïdo, c’est à bord de l’hélicoptère de la section aérienne de la gendarmerie qu’une quinzaine d’entre eux sont rentrés à cause d’un premier incendie de quinze hectares au-dessus du sentier de la Glacière, près du chantier de la future station d’observation de l’atmosphère du Maïdo. Vers 10h30, plusieurs ouvriers et randonneurs ont prévenu les secours. Comme Cédric, ce vacancier toulousain qui redescendait alors le Grand Bénare avec ses deux amis : « Au départ, on ne savait pas ce que c’était. Il y avait une petite fumée noire et on croyait que ça venait du chantier ». Le feu a rapidement pris de l’ampleur, attisé par un vent violent. Ce touriste de 27 ans a pu immortaliser l’événement grâce à son appareil photo avant d’être pris en charge par les hommes du peloton de gendarmerie de haute montagne .

UN ACCÈS DIFFICILE AU SOL

L’hélicoptère des militaires a fait plusieurs allers-retours jusqu’en milieu d’après-midi pour récupérer les randonneurs qui s’étaient regroupés à une intersection de sentiers pour faciliter leur travail. Vingt autres, des adolescents, ont pu poursuivre vers Trois-Bassins avant d’être pris en charge à leur tour. La quarantaine de sapeurs-pompiers mobilisés ont évolué sur un site difficile d’accès. Les flammes du premier foyer, situé sur la planèze, n’étaient pas visibles du sol. Seule une épaisse et large fumée montait au loin. C’est donc par les airs que le feu a été approché dès 12h30 grâce à un premier hélicoptère bombardier d’eau appartenant à la société Corail. Un deuxième appareil a ensuite été appelé en renfort. Pompiers, gendarmes et employés de l’Office national des forêts (ONF) s’affairaient au sol pour étudier les voies possibles pour approcher ce premier foyer d’incendie. Un autre foyer a ensuite été repéré, six kilomètres plus loin. Un feu localisé à 400 mètres en amont du gîte des Tamarins et dont la propagation était difficilement prévisible à cause d’un vent changeant régulièrement de direction. Après une nouvelle reconnaissance aérienne, le commandant Henri-Claude Pothin, chef de groupement territorial en charge des opérations, a demandé l’intervention d’un des huit camions-citernes feu de forêt mobilisés.

LE RISQUE DE FEUX SOUTERRAINS

En dépit de la présence d’une piste DFCI (défense de la forêt contre les incendies), le responsable redoutait hier l’évolution de la situation : « Ce sont des feux de surface qui vont se transformer en feux souterrains ». Au total, une quinzaine d’engins étaient mobilisés au Maïdo, notamment deux camions-citernes grande capacité pouvant convoyer 6 000 l d’eau chacun. Ils étaient soixante hommes, tard dans la soirée, à combattre encore le feu. L’ensemble des moyens sera maintenu aujourd’hui, le feu n’étant toujours pas circonscrit hier soir. Les opérations, qui débuteront par une reconnaissance aérienne, reprendront dès 6h30. La piste criminelle est envisagée étant donné la distance séparant les deux foyers d’incendie